Le passage d'Omar Youssef Souleimane les 6 et 7 avril dernier aura permis aux élèves de plusieurs classes de première de dialoguer avec le poète syrien pour sentir et comprendre combien l'oeuvre d'un écrivain est liée à son destin. Alors qu'il était étudiant en littérature et journaliste pour assurer sa subsistance, Omar a dû fuir son pays en 2011 afin d'échapper à la prison dont il était menacé. Réfugié en Jordanie, il a obtenu en 2012 l'asile politique en France.
Pourquoi la France ? A cause de la poésie, à cause d'Eluard et Aragon qu'il a redécouverts avec l'apprentissage du français alors qu'il les avait lus en traduction. « C'est notre expérience de la douleur qui nourrit la poésie ». Comme tous les exilés, Omar connait la nostalgie de son pays natal mais, dit-il « ma famille en Syrie a changé, notre ville n'existe plus. Et la langue française m'a changé. »
Ce qu'incarne Omar Youssef Souleimane maintenant c'est une identité entre deux cultures ; en lui dialoguent les réminiscences de l'enfance et la cruauté de la guerre :
« Dans le puits de notre exil d'où giclent des volcans d'étoiles
le ciel s'effondre
et nous empruntons les yeux des dieux de l'enfance », in Loin de Damas, 2016
Après avoir publié en France un premier recueil La mort ne séduit pas les ivrognes ( bilingue, français/arabe, L'oreille du loup, 2014), Omar a publié en 2016 Loin de Damas.( ed. Le temps des cerises). En septembre 2017 paraitra son premier roman Le petit terroriste.
Très à l'écoute, les jeunes qui ont rencontré Omar ont reçu de lui un témoignage d'amour de la vie et d'exigeante liberté. A la question « quel conseil donneriez-vous à un jeune poète ? », le poète a répondu : « De ne répondre à aucun conseil ! »